Communiqué de presse
31 janvier 2018

Remboursement des soins dentaires: Les retraité-e-s y gagneront en cas de OUI !


De nombreuses associations et personnalités actives auprès des personnes âgées s’engagent en faveur de l’initiative Pour le remboursement des soins dentaires.
Proches au quotidien de cette population dont la santé est souvent plus fragile, elles sont conscientes des insuffisances actuelles en matière de couverture des frais et d’accès aux soins dentaires.
Porté par des personnalités de ce milieu, le présent communiqué développe succinctement l’importance de cette initiative pour les personnes âgées du Canton de Genève. L’assurance publique garantira qu’aucun retraité ne soit contraint de renoncer aux soins par faute de moyens, ou amené à de lourds sacrifices dans d’autres domaines. Le réseau de policliniques garantira des soins adaptés et de qualité dans les situations les plus complexes, en particulier pour les personnes à mobilité réduite ou encore les personnes souffrant de démence.

Les problèmes bucco-dentaires touchent toutes les classes d’âge. Prévention et soins sont nécessaires dès le plus jeune âge. Néanmoins, et même avec une hygiène dentaire rigoureuse, ces problèmes augmentent immanquablement en vieillissant.

« Les études montrent que certaines maladies, plus fréquentes chez les personnes âgées, comme le diabète, les cancers et les dépressions occasionnent fréquemment des problèmes bucco-dentaires, rappelle Brigitte Crottaz, diabétologue et Conseillère nationale. Et inversement, les pathologies bucco-dentaires augmentent considérablement les risques de maladies cardiovasculaires ou de complications respiratoires, face auxquelles les personnes âgées sont plus vulnérables. »

Une dentition incomplète ou une prothèse mal adaptée vont par ailleurs générer des troubles de la mastication, empêchant ces personnes de manger des aliments consistants, riches en fibres et en protéines. « Le plaisir de manger va disparaître en raison de mets hachés, moins appétissants, note Isabelle Diserens, Infirmière experte en santé communautaire et dans le domaine de l’hébergement. Il va en résulter un certain degré de dépression face à ces frustrations, mais aussi une perte de masse musculaire, une augmentation du risque de chute et une enfin baisse de la qualité de vie. »

Accès aux soins dentaires pour les retraités

Ces soins coûtent très chers. Trop chers. Ils peuvent souvent atteindre plusieurs milliers de francs. « De très nombreux retraités, dont nous connaissons les faibles revenus, se retrouvent en grande difficulté lorsqu’ils ont besoin de soins dentaires » explique Roland Rapaz, président de l’AVIVO Vaud.

L’AVIVO rencontre chaque année plusieurs milliers de personnes, dont une majorité de retraités faisant face à des difficultés administratives. Dans le cadre de ces entretiens, certains retraités ne cachent pas qu’ils n’ont d’autre choix que de se rendre de l’autre côté du lac, s’ils veulent se faire soigner sans mettre en trop grande difficulté leur budget, déjà très limité. « Plus grave encore, de trop nombreux retraités confient avoir dû renoncer à des soins, renchérit Pierre Aguet, ancien président d’EMS et vice-président de l’AVIVO Vaud. La proportion de retraités devant renoncer à des soins est plus élevée que le reste de la population. Nous en rencontrons particulièrement parmi les personnes dont le revenu se situe légèrement au-dessus des revenus donnant droit aux prestations complémentaires. » C’est ce qu’on appelle l’effet de seuil. Devant ces situations alarmantes, les personnes concernées sont laissées à leur propre sort.

Une assurance publique cantonale remboursant les soins dentaires permettrait de répondre à cette situation, en proposant un modèle de redistribution qui garantirait l’accès aux soins pour tous les retraités, de même que l’AVS garanti une rente à toutes les personnes ayant atteint l’âge de la retraite.

Dans ses rencontres avec les personnes âgées, l’AVIVO oriente également certaines personnes vers la Policlinique médicale universitaire de Lausanne et le Point d’eau. Mais ces institutions sont totalement débordées. Les temps d’attente dépassent souvent plusieurs mois, durant lesquels les personnes souffrent, voire voient leur état de santé se détériorer encore.

La proposition portée par l’initiative Pour le remboursement des soins dentaires de mettre sur pied un réseau de policliniques dentaires régionales permettrait de répondre à cette problématique.

EMS et soins à domiciles

La situation des personnes ne pouvant plus se déplacer et recevant des soins à domicile comme celles résidant en EMS est plus préoccupante encore. Les dentistes se déplaçant à domicile se comptent sur les doigts d’une main et la démarche est onéreuse. Les déplacements ne sont pas remboursés par les prestations complémentaires. Dans les EMS aussi, les dentistes se déplaçant sont très rares et « la facture du dentiste est toujours la facture de trop ». Par ailleurs, alors même que les suivis et contrôles réguliers sont eux-mêmes insuffisants, le personnel compétent manque plus encore, dès lors qu’il s’agit d’octroyer des soins complexes aux personnes âgées, notamment les personnes résidant en EMS. Il n’est souvent pas possible de trouver un médecin-dentiste qui puisse accueillir une personne à mobilité réduite et encore moins un professionnel qui soit sensibilisé à une approche adaptée à une personne souffrant de démence. Le réseau de policliniques dentaires régionales proposé par l’initiative garantira des soins adaptés et de qualité dans les situations les plus complexes, en particulier pour les personnes à mobilité réduite ou encore les personnes souffrant de démence.